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Zaynab an-Nafzawiyyah : La puissante reine berbère qui façonna l’histoire

Si vous fouillez dans les pages de l’histoire, vous découvrirez des femmes qui, malgré les obstacles, ont laissé une empreinte indélébile.

L’une de ces femmes est Zaynab an-Nafzawiyyah, une reine berbère dont la légende résonne encore dans les montagnes de l’Atlas.

Une origine modeste, un destin hors du commun

Née en 1039 à Aghmat, Zaynab a grandi dans l’ombre des montagnes de l’Atlas.

Sa naissance dans un petit village ne présageait pas de l’influence qu’elle aurait sur la dynastie Almoravide.

Fille de Ibrahim Nefzaouia, un marchand prospère, elle reçut une éducation exceptionnelle, rare pour les filles de l’époque.

Le Kitab al-Istibsar la décrit comme étant d’une beauté sans égal, doublée d’une intelligence aiguë.

Un chemin semé d’épreuves

La vie amoureuse de Zaynab fut tumultueuse.

Sa première union avec l’émir Luqūt al-Maghrāw lui apporta richesses et terres, mais fut de courte durée à cause du décès prématuré de son époux au combat.

Son audace et sa détermination, souvent mal perçues, causèrent la fin de sa liaison avec Yusuf ibn Ali, chef des tribus berbères Wurika et Aylana.

Mais c’est son mariage avec Abu Bakr ibn-Umar, fondateur de la dynastie Almoravide, qui la propulse à la tête de Marrakech.

Malheureusement, comme les précédentes, cette union est éphémère. Toutefois, suivant les conseils de son ex-époux, elle épouse ensuite Youssef ben Tachfine as-Sanhaji.

Cette alliance, malgré leur différence d’âge, s’avère être un pivot dans l’histoire du Maghreb.

Une reine à la hauteur des rois

Zaynab n’était pas seulement une reine par titre ; elle était une force de la nature.

Elle conseillait son mari dans ses conquêtes, dessina les plans de la ville de Marrakech et lui donna une progéniture.

Grâce à ses talents de négociatrice, elle acquiert le surnom de « la magicienne », et certains chuchotaient même qu’elle détenait des pouvoirs surnaturels.

Sous son influence, les mœurs du Maroc Almoravide changent.

Elle ouvre la voie à la participation des femmes à la politique et à l’éducation.

Avec Hafsa bint Al Hajj, elle organise des cours pour les femmes nobles, et fait même appel à des femmes médecins – une première pour l’époque.

Un héritage qui perdure

Zaynab an-Nafzawiyyah est décédée aux alentours de 1117, mais son héritage reste vivant.

À travers ses réalisations et sa détermination, elle prouve que les femmes peuvent écrire l’histoire aussi puissamment que les hommes.

Dans le cœur des Marocains, et surtout dans les ruelles de Marrakech qu’elle a aidé à construire, elle restera à jamais la grande reine berbère qui a marqué son temps.

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